Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/202

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Le roi fournit les fers d’argent avec les clous et l’épée, et Riwall et son cheval se mettent en route. Ils marchent et marchent, nuit et jour, sans jamais s’arrêter, si bien qu’ils finissent par arriver aux chaînes d’or qui retenaient le château en l’air, si haut, si haut, qu’on l’apercevait à peine comme un point pas plus gros qu’un roitelet.

— Coupez les chaînes avec votre épée, et frappez fort, dit le cheval à son maître.

Riwall coupa une chaîne, puis deux, puis trois, mais il n’en pouvait plus de fatigue.

— Courage ! lui dit le cheval ; à la quatrième chaîne, à présent, et vite, ou nous sommes perdus.

Enfin, la quatrième chaîne fut aussi coupée, et le château tomba à terre, avec un bruit épouvantable. La princesse en sortit aussitôt, par une fenêtre, belle et brillante comme le soleil, et courut embrasser Riwall, en disant :

— Soyez béni pour m’avoir délivrée de ce vilain monstre ! Mais, ne perdons pas de temps et partons vite, de peur qu’il ne nous rattrape.

Et ils montèrent tous les deux sur le cheval et reprirent la route de Paris.

Quand le vieux roi vit la princesse, il fut ébloui par sa beauté, et en devint si amoureux, qu’il voulut l’épouser, sur-le-champ. Les fiançailles