Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/215

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cette fontaine, est un bel arbre dont les branches la recouvrent. A l’heure de midi, la princesse vient, tous les jours, avec sa femme de chambre, se reposer à l’ombre de l’arbre, et peigner ses cheveux blonds, en se mirant dans l’eau de la fontaine. Tu t’avanceras vers elle, sans crainte. Dès qu’elle te verra, elle te reconnaîtra et te fera bon accueil. Elle te donnera un pot d’onguent dont tu te frotteras et qui te guérira promptement, puis tu lui proposeras de l’enlever et de l’épouser, pour prix du service qu’elle t’aura rendu. Elle acceptera. Tu m’appelleras, alors ; vous monterez sur mon dos tous les deux, et nous partirons aussitôt. Le père de cette princesse, qui est magicien, se mettra bientôt à notre poursuite ; mais, il sera trop tard.

L’aigle, épuisé par la longueur du voyage, demandait souvent à manger :

— Donne-moi à manger, car je faiblis. Et Cado lui donnait de la viande de bœuf, et allaient encore. Ils planèrent longtemps au-dessus de la mer, ne voyant que le ciel et l’eau. En ils arrivèrent aussi à l’île. L’aigle s’abattit sur un rocher du rivage. Cado descendit, et, ayant fait quelques pas, il aperçut un bel arbre dont les branches s’étendaient au-dessus d’une fontaine. Il ne vit personne sous l’arbre, mais, il n'était pas midi encore. Il se cacha derrière un buisson et vit bientôt arriver une princesse, belle comme le jour,