Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/279

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lés sur leurs lits, se levèrent un peu avant le jour, et quand les cris se firent encore entendre, au matin, ils se précipitèrent dans la cour. Hélas ! ils arrivaient encore trop tard. Ils purent voir pourtant le nain soulever une grande dalle de pierre, au moyen d’un organeau qui y était scellé, et disparaître dessous avec la jeune fille. Ils coururent à la pierre, la soulevèrent avec peine et aperçurent un escalier de marbre, qui descendait profondément sous terre. Hervé dit à ses deux compagnons :

— Restez là ; moi, je vais descendre dans le souterrain, et si je ne reviens pas, au bout d’un an et un jour, vous retournerez auprès de mon père.

Et il descendit dans le trou. Il descendit, descendit, dans l’obscurité, et arriva enfin à un autre château, beaucoup plus beau que le premier. Il frappa à la porte et le nain qu’il avait vu maltraiter la jeune fille vint lui ouvrir.

— Que cherches-tu par ici, ver de terre ? lui demanda le nain.

— Ma sœur, vilaine bête, répondit-il, sans peur.

— Ta sœur est bien ici, et tu ne l’auras pas.

— Je l’aurai, de gré ou de force, et le combat commence aussitôt.

Hervé tue aussi le nain et lui tranche la tête.