Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/282

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Ta sœur, lui dit-elle, n’est pas ici ; elle est dans le château du magicien Trubardo, et tu auras fort à faire pour la lui arracher.

La princesse s’en alla là-dessus. Au bout des trois jours, Ferragio arriva et il demanda à Hervé, dis qu’il le vit :

— Que cherches-tu par ici, avorton ?

— Ma sœur et la jeune princesse que j’ai vu maltraiter par un vilain nain, dans le château d'en-haut.

— Tu n’auras ni l’une ni l’autre, à moins que tu ne les gagnes à la pointe de ton épée.

— C’est ce que je compte bien faire.

— Vraiment, pauvre petit ! Eh bien ! trouve-toi, demain matin, dans la cour du château et nous verrons.

Le lendemain, Hervé fut exact au rendez-vous. Le magicien envoya un taureau contre lui. L’animal, furieux, se précipita sur Hervé, tête baissée ; mais, il sut l’éviter, en se jetant de côté, et le taureau alla donner contre un mur où ses cornes s’enfoncèrent si profondément, qu’il ne pouvait plus les en retirer. Alors, Hervé le tua facilement.

— Ce n’est pas tout, lui dit le magicien, il faudra recommencer, demain matin.

— A demain matin donc, répondit Hervé, tranquillement.