Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/287

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répondit-il ; mais, je voudrais retrouver ma sœur auparavant et aussi la fille du roi d’Espagne, que le magicien Trubardo retient captives.

— Il faut alors les aller chercher chez le magicien Trubardo.

— Oui, mais il me faudrait des armes pour cela.

— Eh bien ! voici une épée et une lance ; l’épée est celle avec laquelle saint Pierre coupa l’oreille de Malchus, et la lance est celle qui perça le côté gauche de Notre-Sauveur, sur la croix. Avec ces armes, tu peux marcher sans crainte contre le magicien. Il a un point noir dans la paume de la main gauche, et c’est là qu’il faut le frapper ; car c’est le seul endroit de son corps où il soit vulnérable.

— C’est bien, mais qui gardera mon troupeau, en mon absence ?

— Moi, sois tranquille à ce sujet,

Et Hervé prit l’épée et la lance et se rendit au château du magicien.

Il frappa à la porte. Elle s’ouvrit aussitôt et il se trouva en présence d’un géant de dix-huit pieds de haut, qui lui demanda :

— Que cherches-tu par ici, ver de terre ?

— La fille du roi d’Espagne, répondit-il, et ma sœur, la fille du comte du Poitou.

— Elles sont bien ici, en effet ; mais, tu ne les