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parrain d’Efflam, et il était à présent un des plus riches bourgeois du pays. Il envoya son fils à l’école, dans la ville la plus voisine, et, comme l’enfant était intelligent, il fit des progrès rapides[1].

Quand Efflam fut parvenu à l’âge de quatorze ans, son père lui remit un jour l’anneau de son parrain et lui dit de se rendre à Paris, de demander à voir le roi de France et de lui montrer l’anneau. Le jeune garçon demanda qu’on lui donnât quelqu’un pour l’accompagner, dans un si long voyage. On lui permit d’emmener avec lui un jeune pâtre teigneux, laid et méchant, qui était dans la maison. On leur donna aussi deux vieux chevaux, poussifs et fourbus, et ils se mirent en route. Le temps était beau, la chaleur était grande et, vers l’heure de midi, ils descendirent de leurs montures pour boire à une fontaine, au bord du chemin. Pendant qu’Efflam buvait dans le creux de sa main, penché sur le bassin de la fontaine, son compagnon lui donna un coup d’épaule et le fit tomber dans l’eau. Puis, il lui enleva son anneau, monta sur le meilleur des deux chevaux et partit au galop. Suivons-le, nous reviendrons plus tard à l’infortuné Efflam.

  1. Tout ce début jusqu’ici semble appartenir à un autre type que le reste du conte.