Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/297

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En arrivant à Paris, il se rendit tout droit au palais du roi et salua ainsi le vieux monarque :

— Bonjour, mon parrain ! Je suis venu vous voir, comme vous l’aviez recommandé ; j’ai quatorze ans accomplis, depuis quelques jours.

— Moi, ton parrain !... dit le roi, surpris de s’entendre donner ce nom par un pareil avorton.

— Oui, reprit le drôle, je suis le fils du bûcheron, qui naquit la nuit où vous avez reçu l’hospitalité dans sa hutte, au milieu de la forêt où vous vous étiez égaré ; ne vous le rappelez-vous donc pas ?

— Oui, oui..., je me rappelle, répondit le roi en le regardant avec compassion, tant il était mal tourné... ; tu es bien le fils de ce brave homme ?...

— Certainement ; tenez, ne reconnaissez-vous pas ceci ?

Et il lui présenta l’anneau.

— Oui vraiment, c’est bien l’anneau que j’avais laissé au père de mon filleul, qui devait me l’apporter, dit le roi, en examinant l’anneau.

Le roi l’accueillit alors avec bonté, lui demanda des nouvelles de son père et de sa mère et le fit décrasser et habiller convenablement. Mais, on eut beau le laver, le savonner et le couvrir de beaux habits, il n’en avait guère moins mauvaise mine. Le roi, qui avait bon cœur,