Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/299

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dit au portier de le conduire au jardinier, qui trouverait à l’employer. Le jardinier l’employa à écheniller ses choux et à sarcler ses plates-bandes.

Le roi venait souvent se promener dans ses jardins, et le faux filleul l’accompagnait parfois. Un jour, il dit, en s’arrêtant devant un vieux puits :

— Voilà un puits qui est si profond que personne n’en a jamais pu atteindre le fond ; je voudrais bien pourtant en connaître la profondeur et savoir ce qu’il y a dedans.

Le faux filleul, qui avait reconnu Efflam, crut trouver là une occasion de se débarrasser de lui, et il dit au roi :

— Ce jeune jardinier que voilà, mon parrain, — et il désignait Efflam, — a dit qu’il n’a pas peur de descendre au fond du puits ; mettez-le en demeure de tenir sa parole.

Le roi appela Efflam et lui dit :

— Vous avez dit, mon garçon, que vous descendriez volontiers jusqu’au fond du puits ?

— Jamais je n’ai dit pareille chose, sire, répondit Efflam.

— Tu mens ! s’écria le faux filleul ; tu me l'as dit à moi-même.

— Alors, il faut que vous y descendiez, reprit le roi.