Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/315

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— J’essaierai, princesse, répondit Efflam, fort peu rassuré, mais n’en faisant rien paraître.

La nuit venue, on lui donna une tourte de pain et on l’enferma dans la cage du lion.

— Donne-moi de ton pain, lui dit le lion.

Et avec son couteau il coupa un morceau de la tourte et le jeta au lion, qui l’avala d’une bouchée et dit :

— Donne-moi encore de ton pain.

Efflam lui jeta un second morceau, puis, un troisième, un quatrième, jusqu’à ce qu’il ne lui en restât plus.

— A présent, il va me dévorer, pour sûr, pensait-il. Mais, il se souvint en ce moment que le roi des Lions lui avait promis de venir à son secours, et lui avait donné une trompette pour l’appeler. Il se hâta de souffler dans sa trompette et le roi des Lions accourut aussitôt, comme un ouragan, et mit en pièces le lion de la princesse.

Le lendemain matin, Efflam sortit sain et saut de la cage et se présenta devant la princesse, étonnée de le voir encore en vie, et lui dit :

— J’ai passé la nuit avec votre lion, dans sa cage, et me voici ; viendrez-vous à présent avec moi, princesse ?

— Oui, répondit-elle, quand vous aurez passé une autre nuit avec mon Ronfle, dans son antre.