Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/316

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La nuit venue, on le conduisit à l’antre du Ronfle et on l’y enferma avec le monstre. Celui-ci se précipita sur lui, pour le dévorer. Mais, il eut le temps de souffler dans sa trompe, et le roi des Ronfles arriva aussitôt, comme un ouragan, et mit en pièces le Ronfle de la princesse.

Le lendemain matin, Efflam se présenta encore devant la princesse, de plus en plus étonnée de le revoir en vie, et lui dit :

— J’espère que vous voudrez bien m’accompagner, à présent, princesse ?

— J’ai une dernière épreuve à vous proposer, avant de vous suivre, répondit-elle ; j’ai là, dans mon grenier, un grand tas de grains, de trois sortes mélangées, froment, orge et seigle, et il vous faudra le trier et mettre chaque sorte de grain dans un tas à part, sans commettre l’erreur d’un seul grain, et cela avant le lever du soleil, demain matin.

La nuit venue, Efflam monta au grenier, pour trier le grain. Il n’avait d’autre lumière que la clarté de la lune, pénétrant par une lucarne. Son embarras était grand. Heureusement qu’il se souvint des offres de service de la reine des Fourmis. Il souffla dans le sifflet d’ivoire qu’elle lui a donné, et aussitôt les fourmis arrivèrent par millions. Et les voilà de se mettre à l’ouvrage, sans