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Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/346

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— Non, je ne les donnerai pour rien autre chose au monde.

— Eh bien ! portez-les dans ma chambre, et puis nous verrons.

Elle continua ensuite sa promenade. Le soir, à souper, elle versa encore un soporifique dans le verre de son mari, de sorte qu’en se levant de table, il fut pris d’un sommeil invincible et obligé d’aller se coucher, comme la veille.

À minuit, on introduisit encore l’étrangère dans sa chambre.

— Hélas ! il dort encore ! s’écria-t-elle. Et elle passa toute la nuit à verser des larmes, à gémir et à se plaindre, comme la nuit précédente, sans pouvoir le réveiller. Au point du jour, il lui fallut encore se lever et sortir du château.

Elle cassa sa troisième noix, et il en sortit des objets plus précieux que les deux premières fois.

— C’est mon dernier espoir ! dit-elle avec tristesse. Et elle alla encore étaler ses objets précieux dans la grande avenue du château. Les gens de la noce y vinrent encore jouer et se promener, et la princesse acheta de nouveau les objets de l’étrangère, pour une troisième nuit à passer avec son mari.

Cependant un valet, qui avait entendu les plaintes de l’étrangère, en passant près de la porte de