Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/365

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de la montagne. Le renard lui montra le château où était son mari et retourna ensuite à ses boules d’or.

Comme Cendrillon se dirigeait vers le château, elle aperçut des lavandières qui lavaient du linge sur un étang. Elle s’arrêta un moment à les regarder. Une d’elles tenait une chemise sur laquelle paraissaient trois taches de sang, et elle faisait de vains efforts pour les effacer. Voyant que c’était peine perdue, elle dit à sa voisine :

— Voici une chemise fine qui a trois taches de sang que je ne puis venir à bout d’enlever, et pourtant le seigneur veut la mettre demain, pour aller se marier à l’église, car c’est sa plus belle.

Cendrillon entendit ces paroles, et, s’étant approchée de la lavandière, elle reconnut la chemise de son mari et dit :

— Si vous voulez me confier la chemise, un instant, je crois que je viendrai à bout d’en faire disparaître les taches.

La lavandière lui donna la chemise : elle cracha sur les trois taches, trempa le linge dans l'eau, frotta, et les taches disparurent.

Pour reconnaître ce service, la lavandière invita Cendrillon à venir avec elle au château où on lui trouverait de l’occupation, tout le temps que dureraient la noce et les fêtes.

Le lendemain, au moment où le cortège était