Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/366

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en marche pour l'église, Cendrillon se trouva sur son passage, et près d'elle on remarquait une belle boule d'or placée sur un linge blanc. La belle fiancée vit la boule d'or, en passant, l'admira et témoigna le désir de la posséder. Elle envoya sa femme de chambre pour la lui acheter.

— Combien voulez-vous me vendre votre belle boule d'or? demanda-t-elle à Cendrillon.

— Dites à votre maîtresse que je ne donnerai ma boule d'or ni pour de l'argent ni pour de l'or.

— Ma maîtresse a pourtant bonne envie de l'avoir, reprit la chambrière.

— Eh bien ! dites-lui que si elle veut me laisser coucher cette nuit avec son fiancé, elle l'aura ; mais pour rien autre chose au monde.

— Jamais elle ne voudra consentir à cela.

— Alors, elle n'aura pas ma boule d'or ; mais, allez lui rapporter ma réponse.

La femme de chambre revint vers sa maîtresse et lui dit:

— Si vous saviez, maîtresse, ce que demande cette fille pour sa boule d'or ?...

— Combien en demande-t-elle donc ?

— Combien ?... Oh ! elle ne demande ni de l'argent ni de l'or.

— Quoi donc ?

— Il lui faudra, dit-elle, coucher cette nuit