Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/375

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Quand le jour convenu fut arrivé, il vint beaucoup d’invités. Les deux fiancés étaient seuls dans un beau carrosse, pour aller à l’église. Quand la jeune fiancée en descendit, elle était si belle, si parée, que ses parents ne la reconnaissaient pas ; elle était couverte d’or et de perles. Le fiancé descendit aussi ; mais, il avait toujours le derrière dans sa marmite.

Ils pénétrèrent dans l’église, et, arrivés aux balustres du chœur, le fiancé sortit les pieds de sa marmite ; mais son derrière y restait toujours.

Il y eut des noces magnifiques, des festins tous les jours, des jeux et des danses, pendant huit jours.

Au bout de ce temps, le nouveau marié demanda à son beau-père s’il ne connaissait pas son seigneur.

— Non sûrement, je ne le connais pas, répondit-il ; chaque année, à la Saint-Michel, je paie à son receveur, à Guingamp ; mais, lui, je ne l’ai jamais vu.

— Eh bien ! c’est moi qui suis votre seigneur, je vous donne cette ferme, à vous et à vos deux autres filles, et ne vous inquiétez pas de celle que j’emmène avec moi, car elle ne manquera de rien.

Puis, il monta dans son carrosse doré, et partit en emmenant sa femme.