Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/404

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Vous emporterez une corde, sous votre robe. A minuit, quand tout le monde dormira, dans le château, je me trouverai sous la fenêtre de votre chambre, avec mon carrosse, vous descendrez, la princesse et vous, à l’aide de la corde, et nous partirons aussitôt.

Le prince, qui avait une confiance illimitée en son valet, depuis ce qu’il l’avait vu faire auprès du fleuve, lui obéit de point en point. Il s’habilla en princesse, le plus magnifiquement qu’il put, se rendit ainsi déguisé au château, et demanda à parler au roi.

— Bonjour, dit-il, roi Dalmar.

— Bonjour, jeune princesse, répondit le roi.

— Je suis une amie de votre fille, que j’ai connue en Espagne, et je suis venue lui faire visite et passer quelques jours avec elle.

— Soyez la bienvenue, en ce cas ; je vais appeler ma fille, qui sera heureuse de vous revoir.

Et il fit venir la princesse, et les laissa seules toutes les deux. Elles obtinrent facilement la permission de passer la nuit dans la même chambre. Alors, le prince dit à la princesse qui il était, lui expliqua le motif de sa visite et de son déguisement, et lui demanda si elle consentirait à le suivre.

— Je vous suivrai partout où vous voudrez, répondit-elle ; mon père me tient constamment