Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/405

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enfermée, dans cette tour, où je ne vois jamais personne, et je suis impatiente de recouvrer ma liberté.

A minuit, leurs préparatifs de départ étaient faits, et ils entendirent, sous la fenêtre, le valet du prince, qui disait :

— Préparez-vous à descendre ; attachez bien la corde, puis, jetez-la moi !

Ce qu’ils firent. Mais, au moment de descendre, la princesse eut peur et dit :

— Hélas ! mon pauvre prince, mon père est sorcier ; Il ne tardera pas à savoir que nous nous sommes évadés, et il enverra ses soldats après nous, et si nous sommes pris, malheur a nous !

— Partons toujours, répondit le prince ; nous verrons après.

Ils descendirent, à l’aide de la corde, montèrent dans la voiture, qui les attendait, et partirent au triple galop.

— Hélas ! j’entends les soldats de mon père qui arrivent ! s’écria la princesse, au bout de quelque temps.

Et ils arrivaient, en effet, au grand galop, avec le roi à leur tête. Ils allaient les atteindre, leurs chevaux marchaient déjà sur le pont du grand fleuve qui limitait le royaume du Dalmar, de ce côté, quand la voiture attei-