Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/421

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— Êtes-vous tous là ? demanda celui qui était sur le siège.

— Oui, à l'exception du boiteux, lui répondit-on.

— Il arrive toujours le dernier, celui-là ; que chacun de vous me rende compte de l'emploi de son temps.

Et ils racontèrent leurs exploits, chacun à son tour, en renchérissant l'un sur l'autre. Cependant le boiteux arriva aussi.

— Où donc étais-tu resté ? lui demanda le chef ; tu as, sans doute, quelque bonne nouvelle à nous annoncer ?

— Oui, maître, excellente.

— Voyons, conte-nous cela, vite.

— Le roi de Portugal est dans le bois, et il a avec lui sept mulets chargés d'or et d'argent. Il va à la recherche de la princesse Ronkar, qu'il veut épouser. Écoute bien, bossu...

— Bossu ? demandèrent les autres en se regardant ; que veux-tu dire ? Il n'y a pas de bossu ici.

— Ah ! n'y faites pas attention, ce n'est rien ; avant de trouver la princesse et d'obtenir sa main, il aura fort à faire. Elle habite dans un beau château, entre le ciel et la terre. Écoute bien, bossu !...

— Encore !... s'écrièrent les autres ; que veux-tu donc dire avec ton bossu ?