Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/420

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— Voilà mon cheval mort, dit-il, et, comme je ne veux pas marcher, je n'irai pas plus loin.

— Montez en croupe sur le mien, lui dit le roi.

Il monta en croupe derrière le roi et ils continuèrent leur route. Mais, bientôt le bossu versa encore quelque chose dans l'oreille du cheval du roi, et il tomba aussi roide mort.

— Que faire, à présent ? demanda le bossu.

— Jetons sur la route, dit le roi, l'or et l'argent que porte un des mulets, et montons tous les deux sur son dos.

C'est ce qu'ils firent, et ils continuèrent leur route, sur le mulet. La nuit les surprit dans un grand bois.

— Entrez dans ce tas de feuilles sèches que voilà, afin de n'avoir pas froid, dit le bossu au roi, et moi, je monterai sur ce vieux chêne que voici, et de là, je veillerai sur nos mulets et sur vous.

Le roi se glissa sous les feuilles sèches, et le bossu monta sur l'arbre.

Le bossu s'endormit sur l'arbre, et fut éveillé par un bruit de voix. Il regarda sous lui et vit avec étonnement un siège doré sur lequel était assis un homme, et autour de ce siège se tenaient rangés et debout vingt-cinq hommes armés et de fort mauvaise mine.