Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/425

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autour de lui, cherchant la pierre dont avait parlé le boiteux du bois. Il l’aperçut, à moitié ensevelie dans l’herbe.

— La pierre est bien grande ! se dit-il en lui-même ; je crains de ne pouvoir la soulever.

Pourtant, il marcha à elle résolument, la souleva et la lança contre la montagne. Aussitôt une belle route s’ouvre, par enchantement, parmi les ronces et les épines. Ils s’y engagent et arrivent facilement au haut de la montagne. Le premier coup de midi sonnait, juste, en ce moment.

— C’est à merveille ! pensa le bossu.

Ils vont droit au château, trouvent les portes ouvertes et entrent. Ils traversent plusieurs salles, toutes fort belles, et arrivent à une dernière, bien plus belle que les autres, où ils voient, couchée sur un lit de pourpre, une princesse d’une beauté resplendissante. Le roi resta à la contempler, la bouche ouverte ; mais, le bossu alla tout droit à elle, lui mit son mouchoir sur la bouche, l’enleva dans ses bras et partit, en disant au roi de le suivre. En repassant par les salles et la cour, ils virent les soldats et les géants : tous dormaient et ronflaient bruyamment, et aucun d’eux ne s’éveilla ; le moment n’était pas encore venu.

Mais, hélas ! le bossu avait oublié qu’il devait rapporter la pierre à l’endroit où il l’avait trou-