Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/426

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vée, afin que le chemin se refermât après lui, au retour, et cet oubli fit que !e chemin resta ouvert

Les soldats et les géants s’éveillèrent, quand le moment fut venu, et s’aperçurent aussitôt de la disparition de la princesse. Ils la cherchèrent partout, dans le château et les jardins. Cinq ou sis géants, voyant la route ouverte sur le flanc de la montagne, s’y engagèrent. Le bossu entendit leurs pas derrière lui, et dit au roi :

— Prenez la princesse, a votre tour, car je n’en puis plus !

Le roi prit la princesse des bras du bossu et ils continuèrent de descendre la montagne. Ils arrivent au fleuve. Le bossu frappe l’eau par trois fois de sa baguette et la terre, du pied, et aussitôt le pont reparaît. Ils s’engagent dessus, passent, et le bossu, de trois autres coups de baguette, le fait disparaître sous l’eau. Il était temps ! Les géants allaient mettre le pied dessus, et alors, tout eût été perdu ! Les géants hurlaient et grinçaient les dents, de l’autre côté de l’eau ; le bossu et le roi riaient et les narguaient.

Le roi, le bossu et la princesse (elle s’était éveillée, en atteignant l’autre rive du fleuve), se mirent alors eu route, pour revenir en Portugal. Ils passèrent la nuit dans le même bois où les deux premiers l’avaient déjà passée, en allant à la