Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/427

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montagne. Le roi et la princesse Ronkar se glissèrent chacun sous un tas de feuilles sèches, et le bossu monta encore sur son chêne. Vers minuit, les voleurs arrivèrent encore sous l’arbre. Et chacun de conter ses exploits au chef. Le boiteux était toujours en retard.

— Holà ! les amis, cria-t-il en arrivant, il y a du nouveau !

— Quoi donc, Diable boiteux ? demandèrent les autres.

— Le roi de Portugal est encore dans le bois, et avec lui la princesse Ronkar, qu’il vient d’enlever ! Nous les trouverons, quand viendra le jour. Pourtant, ils peuvent encore nous échapper, si le bossu s’y prend bien. Aussitôt qu’ils seront sortis du bois... Ecoute bien, bossu !...

— Encore ton bossu !... De qui veux-tu donc parler ?

— Je vous l’ai déjà dit, mes amis, c’est un mot qui me revient sans cesse, malgré moi, et qui ne signifie rien ; n’y faites donc pas attention. Aussitôt qu’ils seront sortis du bois, ils rencontreront un beau carrosse avec un postillon, qui invitera le roi et la princesse et le bossu aussi à y monter ; mais, s’ils y montent, malheur à eux ! car le roi et le bossu seront conduits dans l’enfer, et la princesse retournera au château où elle était retenue enchantée par un magicien puissant.