Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/464

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— Dieu, que dites-vous là ?

— Rien que la vérité ; mais, si vous voulez faire exactement comme je vous dirai, vous pourrez sortir d’ici, sans mal, et en nous délivrant tous, moi et mon frère et les autres qui subissent le même sort.

— Que me faudrait-if faire pour cela ? Dites-moi, vite.

— Nous avons encore du temps devant nous ; pendant un an, nous pouvons vivre heureux et sans souci, dans ce château, où rien ne manque, et quand le moment sera venu, alors je vous dirai ce que vous devrez faire.

Ils vécurent donc heureux tous les deux ensemble, pendant un an, se promenant tous les jours par les bois et les beaux jardins qui entouraient le château, comme s’ils étaient chez eux. Quand le soleil se couchait, tous les soirs, le prince remettait l’épingle dans la tête de la princesse, et aussitôt elle redevenait moineau, et passait la nuit dans sa cage ; et, chaque matin, aussitôt que le soleil paraissait, il retirait l’épingle, et l’oiseau redevenait princesse.

Les jours et les mois passaient ainsi, insensiblement, et le temps leur paraissait court. Cependant, un jour, la princesse dit au prince :

— C’est demain que doit arriver le géant (car le maître du château était un géant magicien).