Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/80

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— Je ne puis pas les conduire jusqu’au Château de Cristal, mais, je les conduirai volontiers bon bout de chemin, et les mettrai sur la bonne voie.

— Merci, cousin, nous n’en demandons pas davantage, dirent les cinq frères.

— Eh bien ! couchez-vous là, près du feu, et dormez, car il faut que nous partions demain matin, de bonne heure. Je vous éveillerai, quand le moment sera venu.

Les cinq frères se couchèrent dans leurs manteaux, autour du feu, et feignirent de dormir ; mais, ils ne dormaient pas, car ils n’osaient pas trop se fier à la promesse de leur cousin le géant. Celui-ci se mit, alors, à souper, et il avalait un mouton à chaque bouchée.

Vers minuit, il éveilla les cinq frères et leur dit :

— Allons ! debout, cousins, il est temps de partir.

Il étendit un grand drap noir sur la terre, près du feu, et dit aux cinq frères de se mettre dessus, montés sur leurs chevaux. Ce qu’ils firent. Alors, le géant entra dans le feu, et sa mère y jeta force bois, pour l’alimenter. A mesure que le feu augmentait, les frères entendaient s’élever graduellement un bruit pareil à celui qu’ils avaient entendu dans la forêt, en venant, et, peu à peu,