Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/79

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un géant descendit du ciel, et, dès qu’il eut touché la terre, il se mit à flairer l’air et dit :

— Il y a ici odeur de chrétien, mère, et il faut que j’en mange, car j’ai grand’faim !

La vieille prit un gros bâton, et, le montrant au géant : — « Vous voulez toujours tout manger, vous ! Mais, gare à mon bâton, si vous faites le moindre mal à mes neveux, les fils de ma sœur, des enfants si gentils et si sages, qui sont venus me voir. »

Le géant trembla de peur, à la menace de la vieille, et promit de ne pas faire de mal à ses cousins.

Alors, la vieille dit aux cinq frères qu’ils pouvaient se montrer, et les présenta à son fils, qui dit :

— Ils sont bien gentils, c’est vrai, mes cousins, mais, comme ils sont petits, mère !

Enfin, en leur qualité de cousins, il voulut bien ne pas les manger.

— Non seulement vous ne leur ferez pas de mal, mais, il faut encore que vous leur rendiez service, lui dit sa mère.

-— Quel service faut-il donc que je leur rende ?

— Il faut que vous les conduisiez au Château de Cristal, où ils veulent aller voir leur sœur.