ner, c’est-à-dire de se rendre immortel. Il n’y avait qu’une chose au monde qu’il craignit : c’était la mort ! Il donna ses instructions à son ami, à son valet d’écurie, pour l’aider dans cette difficile épreuve. Il lui dit :
— À minuit sonnant, tu entreras dans l’église de Plougonver. Tu y verras, sur les marches de l’autel, un cercueil ouvert, Marche droit à ce cercueil, et embrasse par trois fois ce que tu verras dedans, quoique ce puisse être, et quelque hideux, quelque horrible qu’il te paraisse. N’aie pas peur, car c’est moi-même qui serai dans le cercueil, sous une autre forme. Le feras-tu ? dis-moi.
— Je le ferai, répondit avec assurance le valet, qui avait une confiance sans borne dans son maître.
— Rappelle-toi bien que c’est trois fois de suite que tu devras embrasser ce que tu verras dans le cercueil ; si le courage te fait défaut, la première nuit, tu retourneras, la nuit suivante, puis, la suivante encore, si tu faiblis la seconde fois. Mais, après cette troisième nuit, si tu n’as pas suffisamment de courage pour donner les trois baisers, je crains bien que tout ne soit fini, et que tu ne me revoies plus jamais. Pourtant, une dernière épreuve restera encore à tenter. En rentrant au manoir, après l’épreuve du cercueil