Page:Luzel - Contes populaires, volume 2, 1887.djvu/138

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tez-ici avec moi, jusqu’à ce que le moment soit venu de vous en retourner, et ne vous inquiétez de rien.

Alain se rassura et resta avec la jeune fille. Quand le temps fut venu, celle-ci lui remit encore une boîte, en lui recommandant bien de ne l’ouvrir que quand il serait dans la cour du palais de son père.

Il partit. Mais, il n’alla pas loin, sans succomber à la curiosité. Il ouvrit sa boîte, pour voir ce qu’elle renfermait, et aussitôt il en sortit un beau cheval, prompt comme l’éclair, et qui disparut en un instant. Et voilà notre garçon de pleurer. Que faire, à présent ? Il se résolut à retourner vers la jeune fille, puisqu’il n’était pas encore éloigné de sa demeure, et à lui conter sa mésaventure. Sa protectrice lui remit une seconde boîte et lui recommanda de nouveau de ne l’ouvrir que quand il serait dans la cour du palais de son père, et en la tenant entre ses jambes.

Cette fois, il ne l’ouvrit pas. Quand il arriva dans la cour du palais, ses frères y étaient déjà depuis quelque temps, et chacun d’eux avait un cheval magnifique, dont il était tout fier. Quand ils virent arriver Alain :

— Ah ! voilà enfin le bossu ! s’écrièrent-ils ; mais, il n’a pas de cheval !...