Page:Luzel - Contes populaires, volume 2, 1887.djvu/175

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— Que tu as porté sur ton dos Celui qui a créé le monde et tout ce qui existe : Notre Sauveur Jésus-Christ lui-même !

— Vous vous gaussez de moi, parrain.

— Nullement, mon enfant, et la preuve, c’est que, si tu veux lui demander quelque chose, il te donnera tout ce que tu voudras.

— Oui, dit alors Notre Sauveur, demande-moi quelque chose pour ta peine, mon enfant, ce que tu voudras, et je te l’accorderai.

— Demande-lui le Paradis, dit saint Pierre.

— Le Paradis ! Si je le mérite, je l’aurai bien, j’espère. Je demande seulement un beau sifflet d’argent, pour m’amuser.

Notre Sauveur lui tendit un beau sifflet d’argent, et lui dit :

— Voilà, mon enfant, et si jamais tu te trouves dans l’embarras, souffle dans ton sifflet, et il te sera utile, tu verras !

Là-desssus, les deux voyageurs continuèrent leur route, et Laouic partit aussi, peu après, en sifflant et en chantant.

Il arriva, vers le soir, au château où ses deux aînés l’avaient précédé. Il y passa la nuit, et, le lendemain matin, on l’envoya aussi garder des perdrix, sur la grande lande.

— Quelle singulière occupation ! se dit-il, en marchant vers la lande, avec trois perdrix dans