Page:Luzel - Contes populaires, volume 2, 1887.djvu/176

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une cage ; allons toujours, nous verrons bien ce que cela signifie.

Arrivé sur la lande, il donna la liberté à ses perdrix, qui prirent leur vol et disparurent aussitôt.

A midi, une servante vint lui apporter son dîner.

— Où sont les perdrix ? demanda-t-elle.

— Ma foi ! je n’en sais rien ; elles sont parties, dès que j’ai ouvert la cage, et je ne les ai plus revues.

— Ah ! mon pauvre enfant, je crains bien que tu n’y laisses aussi ta peau, comme les autres, et ce serait dommage, car tu es bien gentil.

Et en même temps, elle le regardait tendrement, car il était beau garçon.

— Avez-vous bien envie de les voir ? demanda Laouic.

— Oui, je voudrais bien les voir.

Et il tira son sifflet d’argent de sa poche, y souffla trois fois, et aussitôt les perdrix arrivèrent et rentrèrent dans la cage.

— C’est toi qui as là un beau sifflet ! dit-elle, étonnée ; veux-tu me le vendre ?

— Oh ! que nenni !

— Si, vends-moi-le, et je t’en donnerai ce que tu voudras ; en veux-tu cent écus ?

— Cent écus et un baiser.