Page:Luzel - Contes populaires, volume 2, 1887.djvu/194

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

devant lui, et ils atteignirent les limites du domaine du magicien du château d’or, au-delà desquelles il n’avait plus aucun pouvoir. Ils étaient sauvés. Le renard blanc disparut alors, et Luduenn continua tranquillement sa route.

À l’extrémité de la grande plaine aride et désolée qu’il venait de traverser, il trouva un bel hôtel, au bord de la route, et y entra pour manger un peu et se reposer. Il demanda de tout ce qu’il y avait de meilleur dans l’hôtel. Le pain ne lui convient pas. Il demande le maître d’hôtel et lui dit :

— Votre pain ne vaut rien.

— Il n’y en a pas de meilleur, dans le pays, répond-il, et c’est celui dont mange le roi lui-même.

Luduenn tire de sa poche la miche qu’il a emportée du château d’or, en disant : — J’en ai de meilleur, moi ! Il en coupe un morceau et le présente au maître d’hôtel.

— Goûtez-moi cela, et dites-moi ce que vous en pensez.

Il goûte et trouve le pain si délicieux, qu’il en demande un autre morceau. Luduenn lui en coupe un autre et lui fait remarquer que sa miche ne diminue pas. — Si vous aviez du pain comme cela, lui dit-il, vous feriez vite fortune.

— C’est vrai ; où pourrai-je en trouver un semblable ? demanda l’hôtelier.