Page:Luzel - Contes populaires, volume 2, 1887.djvu/245

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il faut trouver le moyen de nous tirer d’un si mauvais pas.

Bientôt ils entendirent les géantes ronfler. Bi-hanic, avec son couteau, enleva alors une planche du plancher, descendit dans la chambre des géantes, et, avec un grand sabre qu’il trouva là, il leur coupa le cou à toutes les trois. Puis, ses frères le hissèrent dans leur chambre, au moyen de leurs draps de lit.

— Déguerpissons, à présent, dit-il, et promptement et sans bruit !

Et ils descendirent, en nouant leurs draps ensemble. Un d’eux, l’aîné, tomba et se cassa la jambe. Les deux autres l’emportèrent et le déposèrent dans la première maison qu’ils trouvèrent, en recommandant de le bien soigner et promettant de payer généreusement. Puis, ils partirent et prirent la route de Paris.

Le lendemain matin, le grand géant, étonné de ne pas voir descendre les trois jeunes géantes, à l’heure ordinaire, monta à leur chambre. En les voyant mortes et baignant dans leur sang, il se mit à pousser des cris épouvantables. Les autres géants et les géantes accoururent et crièrent et hurlèrent avec lui. Tous les animaux en furent effrayés, à plus d’une lieue à la ronde.

Le grand géant alla consulter son Perroquet.