Page:Luzel - Contes populaires, volume 2, 1887.djvu/254

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

moutons du troupeau, le plus garni de laine, l’emporte au fond du bois, le tue, l’écorche, et puis, vers le soir, s’étant couvert de sa peau, il se mêle au troupeau et entre avec lui dans le château, à l’insu du pâtre et du portier.

Le grand géant, avant de se coucher, alla consulter son Perroquet (car il le consultait, à présent, soir et matin) :


Beau Perroquet, dans mon château,
Que se passe-t-il de nouveau ?


— Bihanic est encore dans le château, répondit le Perroquet.

— Encore !… Où donc est-il, le misérable ?

— Dans la bergerie, caché sous la peau d’un mouton, qu’il a tué et écorché, dans le bois[1].

Le géant courut à la bergerie et se mit à tâter les moutons, l’un après l’autre. Bihanic sut l’éviter, et, comme il ne trouvait pas ce qu’il cherchait, il alla encore consulter son Perroquet et lui dit :

— Je ne le trouve pas, dans la bergerie.

— Il y est pourtant : cherchez bien, et vous le trouverez.

Et il retourna aux moutons, donna l’ordre au

  1. On dirait un souvenir du stratagème employé par Ulysse pour sortir de la caverne de Polyphème, dans l’Odyssée.