Page:Luzel - Contes populaires, volume 2, 1887.djvu/30

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— Fort bien, mon fils, et je ne manque de rien ici.

Et pourtant, dès le lendemain de son départ, on l’avait encore enfermée dans la cage garnie de clous ; mais, le géant lui avait défendu d’en rien dire à son fils.

Un jour le géant dit à la mère de Mabic :

— Il faut que vous trouviez le moyen de prendre son sabre à votre fils, pour me l’apporter. C’est avec ce sabre qu’il a tué mes frères du château de cristal, du château d’argent et du château d’or, et aussi ma mère, et pendant qu’il l’aura, notre vie à nous-mêmes ne sera pas en sûreté. Si je tenais ce sabre, les châteaux et les trésors de mes frères m’appartiendraient, et je vous épouserais, et nous serions heureux ensemble.

La mère invita son fils à se promener avec elle, dans les jardins du château. Le temps était beau et les fleurs exhalaient des parfums enivrants. Ils s’assirent sur le gazon. Mabic appuya sa tête sur les genoux de sa mère, qui se mit à y chercher des poux. Il s’endormit et elle lui prit son sabre, qu’il ne quittait jamais, et le porta au géant. Quand celui-ci tint le précieux talisman, il courut au jardin et coupa les deux poignets de Mabic, qui dormait toujours. Puis, il l’attacha à un poteau, dans une auge profonde remplie d’eau, glacée, qui lui montait jusqu’aux épaules. La