Page:Luzel - Contes populaires, volume 2, 1887.djvu/303

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Mais, il s’enfuit encore, comme la veille.

Cependant le paysan Cornouaillais qui, cette fois encore, était arrivé le premier au but, réclamait instamment sa récompense. Le vieux seigneur était désolé, et sa fille encore davantage. Celle-ci demanda une troisième et dernière épreuve, pour le lendemain. Elle lui fut accordée.

Le même paysan arriva le premier au but. Mais, au même moment, on vit arriver un cavalier resplendissant comme le soleil lui-même. C’était encore Robardic, avec son cheval et son armure de la couleur du soleil.

— C’est lui ! c’est lui ! arrêtez-le ! arrêtez-le ! cria encore la demoiselle, à sa fenêtre.

Cette fois, on avait placé des soldats armés tout autour de la cour, avec ordre d’arrêter le l’inconnu, dès qu’il se montrerait. Au moment où il passait, rapide comme l’éclair, un soldat le blessa au pied avec son épée.

— Je l’ai touché ! s’écria-t-il ; son sang a coulé ! Mais, il s’échappa néanmoins.

Grand était le désespoir de la pauvre demoiselle de se voir réduite à épouser le paysan Cornouaillais. Il fallut pourtant s’y résigner ; mais, il lui restait un dernier espoir. Elle dit à son père d’inviter tous les coureurs à se présenter, le lendemain, au château, pour qu’on visitât leurs pieds. Tous ceux qui avaient pris part aux