courses se présentèrent, et leurs pieds furent visités avec soin. Un seul avait une blessure récente au pied droit, et qui pouvait avoir été faite par une épée. C’était un autre paysan Cornouaillais, qui ne valait pas mieux que le premier. Il s’était fait lui-même cette blessure, avec son couteau. La pauvre demoiselle était au désespoir, car elle était certaine que ce n’était pas encore celui-là son sauveur. Comment faire ? Le pâtre Robardic, seul, qui regardait tout cela, d’un air indifférent, n’avait pas montré ses pieds. Voyant cela, elle dit à son père :
— Il y a encore quelqu’un, mon père, dont les pieds n’ont pas été visités.
— Qui donc ? ma fille.
— Le pâtre Robardic.
— Bah ! mon enfant, comment voulez-vous qu’un pâtre, un pauvre garçon comme l’est Robardic, ait pu se montrer un chevalier si courageux et si brillant ; cela n’est pas raisonnable.
— Je ne sais, mon père, mais quelque chose me dit que ce pourrait bien être lui ; faites aussi visiter ses pieds, je vous prie.
Le vieux seigneur fit visiter les pieds de Robardic, uniquement pour contenter sa fille.
On vit alors, avec étonnement, qu’il portait au pied droit une blessure récente, faite par une épée, et alors il avoua tout.