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se présenta aussitôt, sous la forme d’un beau cheval. Le prince sauta sur son dos, prit la princesse en croupe et se dirigea vers la caverne du serpent.

— Jette-moi la princesse, dit celui-ci, qui attendait, à l’entrée de la caverne.

— Viens la prendre, lui répondit le prince.

— Jette-la-moi, vite, te dis-je, ou tu t’en repentiras.

— Si tu veux l’avoir, il te faudra la gagner, car je suis bien décidé à te la disputer.

Alors le monstre se mit à lancer du feu de ses sept gueules. Mais, le cheval vomissait sur lui tout autant d’eau et éteignait le feu. De son côté, le prince besognait avec la bonne épée avec laquelle il avait déjà tué le géant, et il fit tant et si bien qu’il abattit six têtes au monstre.

— Quartier jusqu’à demain ! cria-t-il alors.

— Je le veux bien, répondit le prince, qui avait lui-même grand besoin de repos.

— Retournez à la maison, princesse, dit-il ensuite à sa protégée, et revenez demain.

— Accompagnez-moi, répondit-elle, pour que je vous présente à mon père.

— Non, je ne puis pas aller avec vous, aujourd’hui ; plus tard, nous verrons.

La princesse revint donc seule à la maison, et la joie y fut grande, car personne ne s’attendait à la revoir.