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Page:Luzel - Contes populaires, volume 2, 1887.djvu/322

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— Produisez vos preuves, dit le roi au berger.

— C’est ce que je vais faire, sire, répondit celui-ci. Voilà bien, en effet, les têtes du serpent : je les reconnais ; mais, où sont les langues ? Ouvrez les sept gueules, vous ne trouverez de langues dans aucune d’elles.

Le roi donna l’ordre à un valet d’ouvrir les gueules, devant tout le monde, et on constata que toutes elles étaient sans langue.

— Que sont devenues les langues ? demanda le roi.

— Les voici, sire ! dit le berger ; et il s’avança vers le roi et jeta à ses pieds les sept langues du serpent.

On les rapprocha de la partie restée dans les gueules et on vit qu’elles s’y adaptaient parfaitement.

— Jugez, à présent, sire, qui est l’imposteur, dit le berger.

Le roi, s’adressant à ses valets, en montrant du doigt le charbonnier, s’écria alors :

— Saisissez cet homme, faites chauffer un four et jetez-le dans le feu !

Ce qui fut fait.

Alors, le fils du roi de France épousa la fille du roi de Naples, et il y eut, à cette occasion, de grands festins et de belles fêtes.

Comme on était à table, le premier jour, le