Page:Luzel - Contes populaires, volume 2, 1887.djvu/331

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vite, dans tous les quartiers, et l’on criait sur son passage : — « Vive le capitaine Lixur, qui nous a délivrés du sanglier ! »

Le roi aussi était au comble de la joie, et il invita le capitaine Lixur à dîner à sa table, avec les principaux de la cour.

Cependant, l’amour de la reine pour son beau et vaillant page augmentait chaque jour, et la situation de celui-ci devenait fort embarrassante. Mais, à toutes les attentions et aux avances dont il était l’objet, il opposait une indifférence absolue et feignait de ne rien comprendre. Si bien que la reine, dépitée, lui demanda un jour :

— De quel pays êtes-vous, capitaine Lixur ?

— De la Basse-Bretagne, Madame.

— Est-ce qu’il y a aussi des hommes intelligents, dans ce pays-là ?

— Autant qu’en aucun autre du monde, Madame.

— On ne le dirait vraiment pas, d’après ce que j’en connais.

Il feignit de ne pas comprendre, et ne répondit point.

La reine était furieuse et ne pouvait se contenir. Elle alla trouver le roi et lui dit :

— Si vous saviez, sire, ce qu’a dit le capitaine Lixur ?

— Qu’a donc dit le capitaine Lixur ?