s’est vanté de prendre et de vous amener captif le Satyre, ce monstre qui désole et terrifie tout le royaume.
— Encore le capitaine Lixur ! s’écria le roi, qui commençait à croire qu’il y avait en tout ceci plus de malveillance que de véritable intérêt pour lui et ses sujets ; laissez-lui donc un peu de paix ; on dirait que vous voulez sa mort ; je ne puis croire, du reste, qu’il se soit vanté de ce que vous dites.
— Je vous affirme qu’il s’est vanté de vous amener le Satyre captif, et ce monstre vous fait trop de mal, à vous et à vos sujets, pour que vous hésitiez un moment à profiter de l’occasion qui se présente de vous en délivrer.
— Il faut, si ce que vous dites est vrai, que le capitaine Lixur ait complètement perdu la tête ; ses succès contre le Sanglier et la Licorne lui auront sans doute inspiré tant de présomption. Mais, il ne sait pas ce que c’est que le Satyre : un monstre qui n’a pas son pareil, au monde, et qui fait le désert partout autour de lui ; le venin et la puanteur qu’il exhale frappent de mort tout ce qui vit à sept lieues à la ronde autour de lui ; il m’a détruit des armées entières envoyées contre lui.
— Raison de plus pour que vous ne négligiez pas l’occasion qui s’offre à vous de vous débar-