Page:Luzel - Contes populaires, volume 2, 1887.djvu/337

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rasser d’un tel fléau. Le capitaine Lixur a réussi à tuer le Sanglier et la Licorne, qui étaient cependant deux monstres bien redoutables, et rien ne vous assure qu’il sera moins heureux contre le Satyre ; il faut toujours essayer.

— Eh bien ! faites dire au capitaine Lixur de venir me parler.

Et le capitaine Lixur se présenta encore devant le roi, avec de sombres pressentiments.

— Vous vous êtes donc encore vanté, capitaine Lixur, lui dit le vieux monarque, de pouvoir me délivrer du Satyre, comme vous l’avez fait du Sanglier et de la Licorne ?

— Croyez bien, sire, que jamais je n’ai rien dit de semblable, et la personne qui vous a dit le contraire en veut certainement à ma vie.

— C’est aussi ce que vous me disiez pour le Sanglier et la Licorne ; mais, je connais trop bien votre bravoure, et le Satyre me fait trop de mal, à moi et à tous mes sujets, pour que j’hésite un instant à saisir l’occasion de nous en délivrer.

— C’est à moi-même qu’il l’a dit, sire, interrompit la reine, qui avait voulu assister à l’entrevue.

— Vous l’entendez, capitaine Lixur ? reprit le roi ; il faut que vous m’ameniez le monstre, mort ou vif, ou il n’y a que la mort pour vous.

— Puisqu’il en est ainsi, autant vaut être tué