Page:Luzel - Contes populaires, volume 2, 1887.djvu/338

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par le Satyre que par vos soldats. Vous me donnerez au moins tout ce dont j’ai besoin pour tenter l’aventure ?

— Oui, vous n’avez qu’à demander.

— Il me faut d’abord un bon cheval, pour me porter, puis sept autres chevaux avec leur charge d’argent.

— C’est beaucoup, mais, si vous me délivrez du Satyre, j’y gagnerai encore : vous les aurez.

Le lendemain matin, le capitaine Lixur se mit en route, monté sur un beau cheval et suivi de sept autres chevaux portant des sacs pleins d’argent. Après plusieurs jours de marche, il arriva à la forêt des Ardennes, où se tenait le Satyre. Il descendit de cheval et s’assit près d’une fontaine, pour manger un morceau et boire un coup, avant d’entrer dans le bois. Il était très inquiet de n’avoir pas rencontré la vieille fée, dans son chemin, et il conservait peu d’espoir de la revoir, tant il était loin du lieu où elle s’était déjà montrée à lui. Néanmoins, elle vint encore, et dès qu’il l’aperçut, il courut à sa rencontre et l’embrassa. Ils mangèrent un peu, burent du vieux vin de la cave du roi, puis la vieille parla de la sorte :

— On te met à de dures épreuves, ma pauvre enfant ; c’est la reine qui est cause de tout. Mais, son tour viendra aussi d’être éprouvée.