Page:Luzel - Contes populaires, volume 2, 1887.djvu/39

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car, avec son aide, vous pourrez tuer le géant et sa mère, qui habite avec lui, et délivrer tous les malheureux qui sont ici, enchantés sous forme d’arbres, et moi-même avec eux.

— C’est bien, répondit Calaman, j’y vais ; à la grâce de Dieu !

Et le prince se dirigea résolument vers le château. Il pénétra, sans obstacle, jusqu’à la cour, puis, dans la cuisine, où il aperçut une énorme marmite au feu et un bœuf entier à la broche, mais, personne autour, et pourtant tout marchait à souhait et rien ne sentait le brûlé. Il passa dans la salle à manger, et se trouva devant une table toute servie, couverte de mets tout fumants et qui exhalaient une odeur délicieuse. Son premier mouvement fut de s’asseoir et de manger et boire, puisque l’occasion s’en présentait et que, d’ailleurs, il avait faim. Mais, il se rappela la recommandation du vieux portier, et, craignant de succomber à la tentation, il passa dans une autre salle. Là, il fut ébloui par l’éclat de l’or qui s’y trouvait par monceaux. Dans une autre chambre, c’étaient des pierres précieuses, d’un éclat incomparable ; dans une autre, de riches tissus et des parures de toute sorte. Il marchait d’étonnement en étonnement, de merveilles en merveilles, hâtant un peu le pas, quand il fut revenu du premier éblouissement, tant il craignait de succomber à la