Page:Luzel - Contes populaires, volume 2, 1887.djvu/422

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— Qui est le père de ton enfant, malheureuse ? demanda le roi.

— L’épervier ! répondit la princesse, en fondant en larmes.

— Comment, l’épervier ? Tu oses encore te moquer de moi !...

£t le roi leva la main sur sa fille.

— Holà ! doucement, s’il vous plaît ! dit une voix, derrière lui.

Il se détourna vivement, et fut bien étonné de se trouver face à face avec un jeune homme, qu’il ne connaissait pas. C’était Fanch.

— Qui êtes-vous ? lui demanda le roi.

— Le père de l’enfant que votre fille porte dans son sein, et je vous demande sa main.

— Comment avez-vous fait pour pénétrer jusqu’ici ?

Fanch lui expliqua tout. Le roi comprit alors qu’il avait affaire à un homme qui était protégé par quelque puissance supérieure, et il pensa que ce qu’il avait de mieux à faire, c’était de lui accorder ce qu’il demandait. C’est ce qu’il fit, en effet, quoique d’assez mauvaise grâce. Le mariage fut célébré, dès le lendemain, mais sans pompe ni grands festins[1].

  1. Toutes ces épreuves et ces métamorphoses semblent étrangères à la fable première, qui se perd dans des épisodes empruntés à d’autres contes, et qui n’ont d’autre but que d’allonger la narration et d’en augmenter le merveilleux. Les conteurs populaires, les mauvais conteurs, abusent souvent de ce moyen de soutenir l’attention de leur auditoire, et ce n’est que comme type du genre que nous avons cru devoir donner ce récit, tel que nous l’avons entendu.
    Ici, le conteur rentre dans la fable première, après une trop longue interpolation.