Page:Luzel - Contes populaires, volume 2, 1887.djvu/439

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sa prison, et lui parla de la sorte (car elle était aussi sorcière) : — « Mon maître, le roi veut vous faire mourir, demain matin. Mais, soyez sans inquiétude, je saurai vous tirer de danger. Je vais faire un voyage, pendant la nuit, et pour demain matin, je serai de retour, pour vous sauver, au moment où vous monterez à l’échafaud. Je vous le répète, soyez sans inquiétude. »

Bihanic embrassa la chienne, par reconnaissance, et elle partit aussitôt pour son voyage mystérieux.

Elle se rendit auprès de la reine des chats, lui conta l’affaire et la pria de lui venir en aide.

— Je ne puis rien, par moi-même, pour vous tirer d’embarras, lui dit la reine des chats ; mais, allons trouver la reine des rats, et je pense qu’elle saura nous être utile.

Elles allèrent toutes les deux trouver la reine des rats, et lui exposèrent le cas, en la priant de vouloir bien leur prêter son assistance. « L’Ogre, ajouta la reine des chiens, depuis qu’il a retrouvé son talisman, le porte dans une grande molaire creuse qu’il a, au fond de la bouche, et c’est là qu’il faut le lui prendre ! »

La reine des rats réfléchit un peu, puis elle dit :

— Soyez tranquille, je vous rapporterai le diamant, et voici comment je m’y prendrai : Je ferai un mélange de vinaigre, de sel, de poivre et de