Page:Luzel - Contes populaires, volume 2, 1887.djvu/58

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— Non, je ne les ai pas vus, répondit-il, se rappelant vaguement ce dont il s’agissait.

— C’est de votre faute, alors ; mais, qu’avez-vous remarqué d’extraordinaire ?

— Rien, si ce n’est pourtant une belle fontaine, que je ne connaissais pas, pavée et entourée de pierres d’or et d’argent, avec des arbres autour portant des feuilles d’or et d’argent, qui brillaient au soleil, et deux petites grenouilles d’or, au fond de l’eau. Je n’ai jamais rien vu de si beau. J’ai bien essayé de prendre les deux grenouilles d’or, pour vous les apporter, mais, je n’ai pas pu, et je m’en suis retourné.

— Vous n’avez donc tenu aucun compte de mes recommandations ? dit la magicienne en colère ; ces deux grenouilles d’or étaient précisément ceux que vous poursuiviez, comme je vous l’avais dit, et il ne fallait pas vous en revenir avant de les avoir prises.

— Ma foi, j’avais complètement oublié ce que vous m’aviez dit à ce sujet, répondit le vieux magicien.

— Eh bien ! reprenez, vite, la poursuite, et ne revenez pas sans eux. Cette fois, quand ils vous verront arriver, leurs chevaux seront métamorphosés en deux beaux arbres ; l’or, l’argent et les pierres précieuses qu’ils emportent deviendront feuilles sur ces arbres, et eux-mêmes seront