Page:Luzel - Contes populaires, volume 2, 1887.djvu/66

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l’a fait bâtir, car notre père n’en a pas connaissance ? se dirent-ils. Allons voir.

Et ils entrèrent au château. Ils trouvèrent Azénor dans la cour et l’abordèrent poliment et lui demandèrent :

— A qui appartient ce château, Mademoiselle ?

— A moi, Messieurs.

— Qui l’a fait bâtir ?

— Moi-même.

— Et vous n’en avez pas demandé la permission au roi, notre père, étant sur ses terres ?

— Non, je n’ai pas demandé la permission de votre père ; je puis m’en passer.

— Le roi ne sera pas content, et il fera raser votre château.

— Je ne le crains pas ; je l’attends.

Et les deux princes s’en allèrent là-dessus, peu satisfaits de la réception de la jeune châtelaine.

Mais, à peine furent-ils sortis de la cour, qu’ils tombèrent dans la même fondrière qu’Arzur, et s’y enfoncèrent jusqu’aux aisselles, sans pouvoir en sortir.

Et le château disparut encore.

Les princes crièrent au secours. Azénor accourut.

— Tirez-nous d’ici, lui crièrent-ils.

— Pour que vous alliez dire à votre père de faire raser mon château ?