Page:Luzel - Contes populaires, volume 2, 1887.djvu/67

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— Non, on vous laissera votre château.

— Cela ne suffit pas ; que me donnerez-vous encore ?

— Je vous épouserai, répondit l’aîné des princes.

— Et mon frère, voulez-vous lui donner aussi la main de votre sœur ?

— Oui, il épousera aussi notre sœur. Alors, Azénor les fit sortir de la fondrière. Et le château aussi reparut aussitôt.

Puis, ils se rendirent tous les quatre ensemble à la cour, et racontèrent tout au roi.

Le roi, avant de rien promettre, voulut voir le palais d’Azénor, dont on lui racontait tant de merveilles.

Il le visita, fut ébloui, enchanté et approuva les deux mariages.

On fit de nombreuses invitations, dans tout le royaume, et il y eut des fêtes magnifiques et de grands festins.

Le premier jour, vers la fin du repas, la nouvelle mariée tira de sa poche deux charmantes petites grenouilles d’or, et les posa sur une assiette d’argent, devant elle. Alors, le dialogue suivant commença entre les deux grenouilles d’or, devant tous les convives, silencieux et émerveillés :

— Ne te rappelles-tu pas, mon frère chéri, demanda la première, que, quand nous étions au