Page:Luzel - Contes populaires, volume 2, 1887.djvu/72

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Péronic, qui avait de huit à dix ans, était un enfant intelligent, à la mine éveillée. Il faisait paître la vache de sa mère, dans les terrains vagues et les douves qui bordaient la route. Un jour de printemps qu’il la surveillait, comme d’habitude, en chantant et en écorchant avec son couteau une baguette de coudrier, il fut étonné de voir le ciel s’obscurcir tout d’un coup. Il leva la tête et aperçut un beau carrosse doré, attelé de deux chevaux blancs et conduit par une belle princesse. Le carrosse descendit près de lui et la princesse lui sourit et lui demanda[1] :

— Veux-tu venir avec moi, mon petit ami ?

— Je ne peux pas, répondit-il, abandonner ma vache et ma mère.

— Va dire à ta mère de venir me parler. Péronic courut à la maison et dit :

— Mère ! mère ! il y a là-bas une belle princesse qui veut m’emmener avec elle ; venez lui parler, vite, elle vous attend.

La vieille jeta là sa quenouille et suivit l’enfant.

— Voulez-vous, bonne femme, lui demanda la princesse, permettre à votre fils de venir avec


  1. C’est ordinairement un géant magicien qui remplit le rôle attribué ici à une princesse magicienne.