Page:Luzel - Contes populaires, volume 2, 1887.djvu/88

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— Faites votre devoir, mon beau merle d’or ! Et aussitôt le merle se mit à chanter, d’une voix si mélodieuse, qu’au Paradis même, on n’entend rien de plus beau. Tous les cœurs étaient ravis, et hommes et femmes, même les plus vieux et les plus vieilles, entraient en danse et se trémoussaient et tournaient, avec un entrain irrésistible.

La princesse était à la fenêtre de sa chambre, qui donnait sur le jardin, et elle s’écria :

— Dieu, la belle musique ! Mais, qui donc la fait ? car je ne vois pas le musicien. Ah ! c’est sans doute ce beau merle d’or, qui est là-bas sur l’oranger !... Dieu, le bel oiseau !... Il doit appartenir encore au jeune jardinier.

Et, s’adressant à sa femme de chambre :

— Allez lui proposer de le lui acheter, son merle d’or, à quelque prix que ce soit.

Et la chambrière alla encore trouver Péronic, et lui demanda :

— Voulez-vous vendre votre merle d’or à ma maîtresse ?

— Volontiers, lui répondit-il, mais, je vous avertis qu’il lui coûtera cher.

— Combien en demandez-vous ?

— Je ne veux encore ni argent ni or ; j’en ai à discrétion.

— Quoi donc, dites ?