Page:Luzel - Contes populaires, volume 2, 1887.djvu/87

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— Il n’entrait pas dans nos conditions que je devais la tenir relevée plus longtemps, et vos quilles et votre boule d’or m’appartiennent.

— C’est vrai, et les voici.

Et il lui remit les quilles et la boule d’or. Huit jours plus tard, Péronic dit encore au maître jardinier :

— J’ai régalé, deux fois, les jardiniers de la ville, mais leurs femmes, leurs mères, leurs sœurs et leurs enfants n’ont pas pris part à nos fêtes, et je désire les régaler aussi.

— L’idée est louable, répondit le vieux jardinier, et je l’approuve fort.

On célébra donc une troisième fête, plus belle que les autres, à laquelle furent invités, avec les jardiniers, leurs mères, leurs sœurs, leurs femmes et leurs enfants. Après le repas, vinrent encordes jeux, et Péronic proposa de danser.

— Oui, dansons ! crièrent toutes les femmes, avec un accord parfait.

— Mais, qui nous fera de la musique ? car nous ne voyons ni biniou, ni bombarde, ni tambourin, ni violons.

— Soyez sans inquiétude à cet égard, répondit Péronic, vous ne manquerez pas de musique ; je m’en charge, moi.

Il alla chercher son merle d’or, le posa sur la branche d’un oranger et lui dit :