Page:Luzel - Contes populaires, volume 3, 1887.djvu/133

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— Qu’elle soit plus vilaine de moitié ! dit un second.

— Oh ! la sotte fille ! dit un troisième.

— Qu’elle soit plus sotte de moitié ! dit un quatrième.

— Oh ! la mauvaise fille ! dit le cinquième.

— Qu’elle soit plus mauvaise de moitié, dit le sixième.

— Et qu’elle vomisse du crottin de cheval, à chaque parole qu’elle prononcera, dit le septième.

Et ils s’en allèrent.

La belle Catho aussi s’en retourna à la maison, sans aller jusqu’à la chapelle.

Quand la mère vit sa fille, elle s’écria :

— Dieu ! que t’est-il donc arrivé, ma pauvre fille ? Tu n’as pas rapporté mon livre d’heures ?

— Non certainement ; allez vous-même le chercher, si vous voulez.

Et elle vomit un tas de crottin de cheval.

— Qu’est-ce à dire ? N’as-tu pas rencontré les Danseurs de nuit ?

— Je les ai bien vus, les vilains monstres !

Et elle vomit encore un tas de crottin de cheval. Elle empestait, et sa figure ressemblait à un crapaud gonflé de venin. Si elle était sotte, auparavant, à présent, elle était bien plus sotte encore, et méchante comme une chienne enragée.